Quand les parents amènent leurs enfants

Une cocotte en papier pour amuser les enfants
Une cocotte en papier pour amuser les enfants

Nous allons signer un compromis de vente

Le rendez-vous est à 18 heures, à 17h56, ils sont déjà dans mon bureau. Des acquéreurs primo-accédant, sont très motivés, ils ont eu un coup de cœur et sont donc impatients de signer le compromis de vente. Le vendeur n’est pas encore arrivé, ce qui est surprenant de sa part. Je lui ai pourtant bien laissé un message sur son portable il y a quelques jours. Je décide donc d’entamer la lecture pour gagner un peu de temps. Qui dit jeune couple, dit jeunes enfants, mes clients ont déjà procréé et viennent avec deux modèles, une fille de six ans environ et son petit frère de quatre ans. Leur installation se fait dans le calme.

Les enfants s’installent gentiment, chacun prend sa place

L’accalmie est de courte durée, à peine installé, le garçonnet revendique le droit de dessiner. Je lui fournis aussitôt papier et crayon afin de le satisfaire. Sa sœur, voulant participer à l’action, présente la même demande. Pendant qu’ils exercent tous les deux leurs talents, je démarre sans plus attendre la lecture de mon contrat. Je tente entre deux de joindre le propriétaire, sans succès. Ce n’est pas grave, il a dû manger la commission, il viendra demain. En attendant, il faut que j’avance avec les jeunes. Ils sont vraiment attentifs et je ne ménage pas mes explications pour être certain qu’ils comprennent ce que sont leurs engagements.

Je dois gérer deux sujets à la fois, les parents et les enfants

Le dessin n’est pas une activité au long terme, le coloriage est plus rigolo. Je ne suis pas riche en crayons de couleur, si bien que mes surligneurs, qui auraient mieux fait de se planquer, se retrouvent réquisitionnés pour mettre en couleur les ébauches des Michel-Ange en herbe. J’arrive juste à sauver le jaune qui est mon favori, les autres sont sacrifiés afin de pouvoir poursuivre la lecture. J’avance rapidement, cependant un compromis de quinze pages et plus de soixante pages d’annexes, il faut bien donner des explications sérieuses. C’est un premier achat, je me dois de tout leur éclairer pour les rassurer.

Un peu de fermeté pour avancer

Les interventions infantiles deviennent de plus en plus fréquentes. Les parents s’excusent mais je leur assure que ce n’est pas grave. L’important c’est qu’ils comprennent bien tout ce que je leur raconte. Les enfants en bas âge réclament forcement de l’attention, le bruit et les interruptions ne doivent pas les empêcher de bien tout saisir. Nous arrivons au moment des paraphes. Je distribue un exemplaire à chacun des époux en leur précisant ce que j’attends d’eux. Top départ, le petit garçon tente d’attraper une des feuilles de mon dossier, je lève un peu le ton en lui expliquant que ce sont mes feuilles et que je ne lui prête pas. Surpris, il se calme.

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C’est parti pour les activités périscolaires

Mes acquéreurs doivent maintenant recopier un texte légal de plusieurs lignes. Il va falloir distraire les pirates pour que les parents restent concentrés jusqu’à la fin. J’entame donc un atelier origami. Je commence avec la petite fille, sait-elle faire une cocotte en papier ? J’attrape une feuille bariolée par ses soins et lui montre pas à pas la fabrication du gallinacé promis. Elle est subjuguée, je prends mon temps. Son frère, ne voulant pas rester en arrière, m’en réclame une également. Je lui demande s’il est sage pour posséder un début de basse-cour. Il m’affirme être le plus sage du monde. Avec un tel titre je ne peux que le récompenser par une deuxième magnifique cocotte en papier.

Mes connaissances en origami sont mises à contribution

Un avion vient rejoindre les poulettes, les essais en vol sont plutôt concluants. Pendant ce temps toutes les pages sont ratifiées et notre rendez-vous touche à sa fin. Je me suis fait deux nouveaux petits amis qui tiennent absolument à me faire une petite bise avant de partir. Les futurs propriétaires sont enchantés de leur projet et félicitent leurs enfants pour leur tenue pendant ce rendez-vous qui reste toujours un peu pénible pour eux. Ils me remercient chaleureusement et ils repartent après plus d’une heure et demie en ma compagnie.

Nous arrivons au but sans encombre

Il est vrai que des très jeunes enfants, pendant la signature d’un compromis ne sont pas vraiment à leur place. Beaucoup de parents n’ont pas vraiment le choix, il faut donc l’accepter. Il faut comprendre également les petits et se mettre à leur place, ce n’est pas drôle d’être confiné dans un bureau avec des adultes qui bavardent. La bonne attitude est de ne surtout pas blâmer les parents mais au contraire de s’intéresser à leur progéniture. Ils en sont quand même fiers même si ils ont du mal à faire régner la discipline. C’est à l’agent immobilier de prévoir des distractions, cela montre notre professionnalisme. De plus si nous nous faisons apprécier des enfants, les parents seront d’autant plus attentifs à nous et nous ferons plus confiance. Loin d’être un handicap, ce peut être l’occasion de marquer des points.

Que pensez-vous  de la présence des enfants lors de la signature d’un compromis de vente ?

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