L’histoire
Nous nous connaissions depuis de nombreuses années, sans être intimes, nous partagions une même passion le tennis. Jean me demande de venir faire une estimation de sa maison pour son nouveau projet. Sur place je découvre une jolie longère typique de la région avec un environnement agréable. La situation proche de la mer est plutôt intéressant. Quelques détails clochent un peu mais rien de dramatique, l’ensemble est vraiment plaisant. Après un passage au bureau où nous nous concertons avec toute l’équipe commerciale, je reviens vers le propriétaire pour lui donner une évaluation la plus précise et argumentée possible avec mon expérience.
J’expose donc les faits. Je présente des biens équivalents actuellement sur le marché et bien entendu des maisons vendues. Je vois son allure changer peu à peu. Il se rends compte du prix que je vais lui annoncer et ça n’a pas l’air de lui convenir. Les arguments pour démolir mes exemples fusent. Les oui mais deviennent l’introduction de chacune de ses phrases : Oui mais la mienne est plus grande, oui mais la mienne à un plus grand terrain, oui mais le mienne est mieux située… Pour abréger cet échange tennistique, je lui annonce la couleur 230000 euros. Mais Didier, tu comprends, je respecte ton travail mais l’agence Le bois et l’agence Guy Roquet m’en donnent 300000 euros
Pour ne pas le froisser, je prends un mandat simple et le pousse en ligne. Quelle malchance ! à peine 3 semaine plus trad j’amène un visiteur qui tombe immédiatement sous le charme de la propriété. Il ne tarit pas d’éloge mais en y regardant de plus près il se rends compte que la maison n’est pas si grande, des travaux restent à prévoir et la comparaison avec d’autres biens visités… Une offre arrive 235000 euros soit 5000 de plus que mon estimation ! Je suis assez satisfait. La négociation fut rapide : Je ne suis pas pressé, tu te rends compte que nous sommes beaucoup trop loin de ma demande et en plus on vient juste de la mettre en vente.
La conclusion
La maison fut vendue 2 ans plus tard, 190000 euros. Il n’y eu aucune autre offre et le marché s’est effondré. Jean avait en outre acheté un autre bien avec ses 300000 euros virtuels et la banque au bout des 2 ans lui mit une pression importante si bien que ses 2 maisons étaient proposées à la vente. l’expérience fut douloureuse.
L’enseignement
L’expérience nous montre qu’une estimation n’est pas faite pour flatter ni pour vexer un vendeur, la pratique qui pousse certains intermédiaires peu scrupuleux à annoncer ce que le propriétaire veut entendre peut provoquer des catastrophes en chaîne, jusqu’à la séparation des conjoints. La déontologie doit prendre le dessus sur tout autre considération.
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